Laurent Senftleben
Ville de Colombes
Aujourd’hui, nous vous présentons un adhérent structure du Graine Île-de-France : la Ville de Colombes ! Laurent Senftleben, responsable du service Écologie Urbaine de la ville, a accepté de réaliser une interview pour se présenter :
Pouvez-vous s’il vous plaît me décrire votre structure ?
Le service Écologie urbaine de la ville de Colombes a en charge plusieurs grandes missions : l’éducation à l’environnement, la connaissance, la préservation et la gestion de la biodiversité (sciences participatives, gestion écologique …), le développement de l’agriculture urbaine (potagers pédagogiques, Jardins partagés, permis de végétaliser…) et un dernier volet sur la veille environnementale (bruit, antennes relais, climat-énergie…).
Nous sommes 14 agents issus de filières techniques, administratives et d’animation à œuvrer, à différents niveaux, en faveur de la transition écologique. Mon service s’appuie sur 3 éco-sites dont la gestion et l’animation que nous y pratiquons en font des outils d’éducation à l’environnement privilégiés. Ces lieux sont assez complémentaires :
- Le Centre Nature est un jardin pédagogique, écologique créé en 1936 sous l’impulsion du front populaire. Il constitue un patrimoine culturel et environnemental important pour la ville,
- La Coulée Verte, créée en 1995 puis complétée par une deuxième tranche en 2006 est un corridor écologique urbain, classé espace naturel sensible.
- La Prairie du Moulin Joly regroupe des zones de prairies, de récupération des eaux pluviales, de bosquets, d’éco-pâturage et d’agriculture urbaine (jardins partagés, petite ferme…).
Nous travaillons avec tout type de public, à savoir le grand public, les scolaires, les accueils de loisirs, les intergénérationnels et les publics en situation de handicap, avec lesquels nous menons des chantiers nature et des projets de jardins partagés. En plus de ces missions, le service a vocation à infuser les questions d’écologie au sein des différents services et projets de la ville. L’éducation à l’environnement est également menée en interne avec les différents services lorsque nous proposons notre vision écologique de l’espace public (mise en place de nichoirs, de composteurs, de jardins participatifs, permis de végétaliser…). Plusieurs nouveaux projets sont portés par l’aménageur EcoUrbain qui me convie à des réunions de travail pour créer la ville de demain, plus résiliente et écologique. Je travaille aussi beaucoup avec l’EPT Boucle Nord de Seine sur la réalisation d’un plan nature, des ateliers d’agriculture urbaine, le Plan Climat Air Energie, les études sur la surchauffe urbaine…
Quelles actions EEDD menez-vous ?
Il y a une vraie culture de l’éducation à l’environnement à Colombes, notamment dans les écoles et on ne peut répondre qu’à 70% de la demande des scolaires malgré une équipe de 6 éco-animateurs. Cela est en partie lié à l’histoire du Centre Nature qui a été géré par des enseignants pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, on distribue un programme pédagogique, auprès des enseignants qui peuvent candidater à une thématique de leur choix. On peut proposer des séances de jardinage, de sciences participatives, d’observation du cycle des saisons, de Développement Durable, du bien-être animal, des oiseaux, des insectes…
Nous créons également un programme semestriel d’animations grand public :
On anime notamment des soirées chauve-souris, les journées du patrimoine, la fête de la biodiversité, des sciences participatives, des cours de jardinage et de compostage, qui sont ouverts à tous les habitants les week-ends ou les mercredis.
L’éducation à l’environnement c’est notre ADN, la raison d’être du service !
Toutes ces actions se passent sur nos éco-sites, dans certains squares et dans les écoles, mais la mairie aimerait étendre les pratiques de gestion et d’animation mises en place sur d’autres espaces de la Ville.
Auriez-vous un exemple de projet mené avec le Graine ?
Dès que j’ai pris le poste de chef de service en 2011, j’ai souhaité que nous adhérions au Graine IdF mais à partir de 2016, nos missions se sont multipliées et nous avons eu des difficultés à consacrer du temps au Graine. Au départ on avait réussi à participer à la vie du réseau. On avait notamment fait un super évènement en 2014. Il s’agissait d’une journée d’échanges sur les approches artistiques dans l’éducation à l’environnement au Centre Nature. Lors de cette journée, on avait reçu de nombreux adhérents. C’est, selon moi, la collaboration la plus marquante qu’on ait eu avec le Graine IdF. On avait une centaine d’adhérents qui étaient passé sur la journée. On avait notamment organisé des groupes de travail, du green graffiti, des contes sonores…
Que souhaitez-vous pour le réseau du Graine IdF en 2035 ?
Mes animateurs sont ceux qui ont le plus vocation à venir sur les journées d’échanges du Graine, mais il y a aussi des offres de l’ARB et c’est difficile de se rendre partout. Le Graine est encore identifié comme un réseau assez associatif, ce qui fait qu’on aborde peut-être trop peu les problématiques des structures publiques d’EEDD. Un souhait de ma part serait donc que le réseau aborde davantage des enjeux et des sujets qui s’approchent plus du contexte des collectivités.
Je pense également qu’il faudrait réussir à travailler sur les nouvelles questions telles que celles de l’agriculture urbaine, avec un appui technique notamment sur la pollution des sols. J’aimerais aussi que nous ayons la possibilité d’avoir un réseau partagé dans lequel nous déposerions des documents, des exemples de conventions, des méthodologies, des préconisations, des fiches projets…
Par ailleurs, il y a la thématique de la condition animale qui s’est notamment invitée lors des dernières élections municipales. C’est également une question d’éducation à l’environnement émergente, tout comme la santé environnementale.
Les difficultés de mobilités sont également un frein à la participation aux actions du réseau. Le format des visioconférences peut être intéressant lorsqu’on a une charge de travail importante. Dans la fonction publique il existe le principe de mutabilité qui amène les collectivités à s’adapter à l’évolution de la société, des techniques de communication, des besoins des administrés… au changement. On peut souhaiter au Graine d’être toujours dans la mutabilité, l’ouverture et l’attention portée au changement.
Vous pouvez retrouver le site internet de la structure juste ici : https://www.colombes.fr/