Benjamin Burguet
AGRENABA
Aujourd’hui, nous vous présentons un adhérent structure du Graine Île-de-France : AGRENABA ! Benjamin Burguet, animateur nature, a accepté de réaliser une interview pour se présenter :
Pouvez-vous s’il vous plaît me décrire votre structure ?
AGRENABA est l’acronyme d’Association Gestionnaire de la REserve NAturelle de la BAssée. C’est une association loi 1901, créée en avril 2002 quelques mois avant le décret de création de la Réserve. Nous sommes sur le sud Seine-et-Marne, au bord de la plus grande réserve naturelle nationale d’Île-de-France, dans un contexte de zone humide avec pas mal de forêts alluviales mais également des zones ouvertes. C’est une grande réserve, qui s’étend sur le territoire de 7 communes. Lors de la signature de ce décret, il a été décidé que l’association serait encadrée par des élus du territoire, ce qui fait que notre présidence et plus généralement notre Conseil d’Administration est orienté autour de ces enjeux. La volonté a été formulée aux alentours de 2014 de proposer des actions d’animation, et cela a bien fonctionné. Un recrutement a été mis en place en 2017 et quelqu’un a ainsi développé ce volet animation autour de la réserve. Aujourd’hui, nous proposons des animations scolaires durant lesquelles nous accueillons les enfants à la journée ou sur une demi-journée. Nous avons pour cela aménagé deux sentiers pédagogiques, nous nous occupons de 2 mares communales et bénéficions également d’un observatoire ornithologique. Nous avons, pour ces animations, un partenariat avec l’Office de Tourisme de Provins et également avec la Communauté de Communes du Bassée Montois. Durant ces temps avec des classes, qui peuvent durer de 2h30 à 6h, il est possible d’aborder des thématiques très variées autour des plantes, des mammifères, des invertébrés aquatiques, de ceux de la prairie, mais aussi de l’ornithologie, du jardin…
Nous réalisons des animations auprès d’écoles dans un rayon de moins de 30 à 50 kilomètres. Parfois, de manière très anecdotique, nous recevons des demandes d’écoles venant d’un peu plus loin, du nord Seine-et-Marne, de l’Yonne, parfois de l’Essonne, qui nous identifient comme structure pratiquant l’EEDD. Pour l’année 2023-2024, nous avons réussi à sensibiliser 1041 élèves (quasiment 1500 l’année d’avant !) et 1200 personnes lors d’animations grand public. En ce qui concerne le grand public d’ailleurs, on a surtout notre programme d’animations sur lequel nous proposons une quinzaine d’animations variées à l’année. On ne mobilise pas forcément beaucoup de personnes par ce biais-là, car on limite généralement à 15 participant(e)s, mais on a tout de même des gens qui viennent de région parisienne, plus ou moins proches de Paris.
Et à côté de cela, on répond à des demandes de prestation assez diverses : festivals, forum santé et bien-être, accueil de loisirs, relai petite enfance avec des assistantes maternelles… Pour certains partenaires nous réalisons des interventions très ponctuelles, mais pour d’autres nous établissons des projets sur l’année. C’est notamment le cas avec un établissement public médico-social, un EHPAD et des espaces de vie sociale. Nous sommes également en échanges avec Provins au nord et avec Bray-sur-Seine au sud, où il y a les bureaux de la communauté de communes alentour, ce qui permet d’être bien identifié localement. Nous développons vraiment tout un volet de notre plan de communication visant à développer notre ancrage territorial. Vu que nous sommes actuellement en train de refondre notre plan de communication et d’animation, et que nous avons été encouragés en ce sens par un de nos clients, nous essayons de développer la possibilité de répondre à des demandes spontanées de particuliers ou d’équipes. On ne voudrait pas être contactés par de grosses entreprises qui désireraient se servir de nos actions pour verdir leur image, mais plutôt proposer des animations de cohésion pour des petites équipes d’une dizaine de personnes, des petites choses à la croisée du coopératif et du compétitif, avec des objets à créer et de la connaissance naturaliste imbriqués de façon ludique.
Quelles actions EEDD menez-vous ?
Ce sont des questions qui nous apparaissent petit à petit. Nous proposons des animations variées sur une grande diversité de groupes taxonomiques et de concepts pour ce qui est des animations naturalistes mais nous ne sommes pas une structure très compétente en terme de développement durable. En tant que structure gestionnaire d’une réserve naturelle nationale, nous sommes vraiment davantage axés sur l’environnement, la biodiversité et les milieux. Il nous arrive donc par conséquent de proposer des animations qui nous permettent d’aborder des notions autour des déchets et de la pollution de l’eau ou de la pollutions lumineuse malgré tout. On essaie de développer les différentes approches pédagogiques et nos thématiques tournent autour de la biodiversité. Bien souvent, les écoles nous rendent visite car cela permet de découvrir de nouvelles choses, dans un nouveau lieu, préservé et ces animations tournent bien souvent autour de quelques thématiques bien identifiées et rodées. Nous proposons également de nous rendre directement à proximité des écoles afin de faire découvrir la biodiversité de proximité ou au sens large sous forme d’ateliers alternant temps en intérieur et en extérieur, aux abords des écoles ? Notre catalogue d’animations s’articule notamment autour de 14 thématiques mais nous discutons également avec le personnel enseignant des volontés, des bases qu’ont les élèves et des éventuelles réinvestissements possibles en classe, par la suite.
Auriez-vous un exemple de projet mené avec le Graine ?
Nous nous sommes pas mal appuyé sur le Graine IDF pour relayer nos offres d’emploi et pour identifier des projets sur lesquels nous pouvions peut-être nous investir. Je suis arrivé dans l’association il y a 4 ans, et il ne reste actuellement qu’une personne de l’équipe qui était là à mon arrivée. On s’est aussi investis dans le Graine pour des temps de partage collectifs, tels qu’une « journée jeux » qui avait été organisée par Clément il y a un ou deux ans. J’avais également fait une formation avec l’association Communerbe autour des plantes dites « utiles », de leurs usages et de la vannerie sauvage.
Que souhaitez-vous pour le réseau du Graine IdF en 2035 ?
Spontanément, je visualise le Graine comme un système central qui rayonne, une structure qui peut avoir un regard global, pourrait répondre à nos interrogations à large échelle, et qui propose un panel d’offres de formation. Il y a beaucoup de moments de formation, de discussion, d’échanges qui ne sont pas faciles à mettre en place et pour lesquels je peine à me positionner. Mais il y a également plein de petites formations qui seraient intéressantes à faire. L’idée serait de se dire qu’il y a des structures qui ont des compétences et un environnement acquis qui pourraient être transmis au cours de moments de visio ou d’un moment en présentiel, sans que ça nécessite de la préparation. Par exemple nous, nous avons des animations autour de l’ornithologie, de la cuisine de plantes sauvages, de la vannerie, etc. L’idée serait de proposer gratuitement aux adhérentes et adhérents de participer à ce genre de choses. Le truc qui bloque c’est la disponibilité, car les dates doivent correspondre à tout le monde.
Je trouve qu’il serait pertinent de proposer une « formation » ou un moment de partage sur les approches et techniques en animation nature. Nous avons repensé et refait nos catalogues d’animations récemment dans lesquels nous avons également intégré les ODD (Objectifs de Développement Durable) dont les établissements scolaires doivent se rapprocher, et nous avons identifié des points clefs correspondant aux attentes des programmes scolaires.
C’est assez frustrant car je remarque que le Graine s’active énormément pour proposer des choses variées pouvant correspondre au plus grand nombre de cas de figure mais il est difficile de correspondre spécifiquement aux attentes. Les enfants, les jeunes, sont assez difficiles à canaliser et mobiliser sur des apports pédagogiques bruts et des consignes un peu nouvelles pour elles/eux depuis 4-5 ans. J’ai l’impression d’un peu tourner en rond dans ce que je propose et je pense qu’il manque aussi peut-être des temps de partage simples sur les pratiques, sur ce qui fonctionne ou non et du brainstorming. Le fait de réfléchir à plusieurs, de se répondre et de pouvoir échanger est un aspect très stimulant du travail en équipe et qui peut manquer lorsqu’on se retrouve à 1 ou 2 animateur.ice par structure. Je cherche donc comment faire pour prendre du recul et remettre en perspective les propositions par rapport aux attentes et à la capacité de concentration des enfants lors de ces activités nature. J’aimerai voir comment intégrer davantage de ludique dans ma pratique et comment disposer de temps de réflexion générale afin notamment de mettre en perspective les actions menées.
Vous pouvez retrouver le site internet de la structure juste ici : https://reserve-labassee.fr/