Interview structure adhérente : David Binvel, Conseil départemental de l’Essonne

David Binvel

Conseil départemental de l’Essonne

Aujourd’hui, nous vous présentons un adhérent structure du Graine Île-de-France : le Conseil départemental de l’Essonne ! David Binvel, garde animateur du service des ENS, a accepté de réaliser une interview pour se présenter :

Pouvez-vous s’il vous plaît me décrire votre structure ?

Historiquement, il y avait deux directions du département de l’Essonne qui adhéraient au Graine : les Espaces Naturels Sensibles, gérés par la direction de l’Environnement, et le domaine départemental de Chamarande, qui est davantage géré par la direction de la Culture. J’ai travaillé dans les deux, puisqu’avant d’arriver aux ENS j’étais l’animateur nature de Chamarande. C’est un domaine départemental qui fait 100 hectares, ouvert au public, possède un centre d’hébergement qui reçoit des scolaires, avec des projets pédagogiques : autour des thématiques environnementale, patrimoniale, du bâti, et culturelle. J’étais l’animateur nature qui recevait les classes, et l’adhésion au Graine existait déjà quand je suis arrivé. Il y avait une double cotisation car les collègues des ENS cotisaient en même temps. A un moment on a regroupé cela.

Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) sont issus d’un texte de loi de 1985 qui donne compétence à tous les départements de France d’avoir une politique de protection de leurs milieux naturels rares et fragiles. Cette loi donne deux outils aux départements : l’outil foncier et l’outil financier. L’outil foncier se traduit par une politique d’acquisition via des zones de préemption. On a recensé les milieux naturels rares et fragiles (habitat et biodiversité) et tous les notaires possèdent cette carte de préemption, de sorte que dès qu’une parcelle privée est mise en vente sur ces zones, les notaires nous contactent et on est prioritaires pour ces acquisitions. L’objectif est que ces milieux rares soient classés N (non-constructibles) sur tous les PLU. L’outil financier se traduit quant à lui par une taxe. Notre service est le seul du département qui ne dépend pas du budget global du département, mais vit sur la taxe d’aménagement (TA) sur les permis de construire. C’est la taxe pollueur-payeur : quand des constructions sont autorisées, cela empiète sur la nature, dont on fait payer les permis de construire. Il y a une part communale, une part départementale et une part régionale. Le service des ENS récupère la taxe départementale à 100%. Avant le COVID, ça construisait beaucoup, donc on était à 14 millions d’euros de budget annuel, alors que cette année ce n’est plus que 10 millions d’euros. On achète des grosses entités, puis on fait t ravailler un bureau d’étude, qui réalise des inventaires sur la faune, la flore et la pédologie du site puis nous propose un plan de gestion et un plan d’aménagement. On leur demande un plan de gestion pour la biodiversité, et un plan d’aménagement car il doit y avoir une ouverture au public et de la sensibilisation du public. Par exemple, dans les marais de la vallée de l’Essonne, il y a beaucoup d’étangs, donc l’aménagement peut se traduire par la construction d’observatoires.

Quelles actions EEDD menez-vous ?

Nous sommes environ 35 dans le service des ENS, divisé en 3 secteurs. Pour ma part je travaille dans le secteur Surveillance et Sensibilisation des Populations (SSP). Nous sommes 4 gardes animateurs, avec deux missions principales. Premièrement nous sommes assermentés police de l’environnement pour le braconnage pêche, chasse moto en forêt et pollution. Deuxièmement nous sommes animateurs donc on réalise des animations auprès du scolaire en semaine et du grand public en week-end via le programme des rendez-vous nature (réservation en ligne sur essonne.fr rubrique « Rendez-vous nature »). Nous avons un panel d’animations que l’on propose sur cette plateforme de réservation. Nous ne sommes pas les seuls gardes animateurs à proposer des actions de sensibilisation, mes collègues en font également, mais les gardes animateurs interviennent sur tout le département de l’Essonne, alors que la Maison de l’Environnement de Montauger dispose de ses propres animateurs qui n’interviennent que sur le domaine de Montauger. Le domaine de Montauger et nous travaillons principalement sur la biodiversité (faune et flore) et Montauger un peu sur le développement durable. Deux autres collègues font partie de la réserve nationale naturelle des sites géologiques de l’Essonne et travaillent quant à eux sur des animations de paléontologie et de géologie. Il y a aussi les Jardins Naturels Sensibles (JNS), fruit d’une déclinaison d’une charte d’adhésion à une bonne gestion d’un potager. Les gens s’inscrivent et disposent alors de pleins d’informations pour gérer écologiquement leur jardin, auxquelles sont associées des animations.

Toutes ces compétences sont faites en interne, mais nous disposons également d’une enveloppe budgétaire pour des prestataires qui interviennent dans des secteurs que nous ne maitrisons pas, tels que l’astronomie par exemple. On demande des conférenciers du MNHN également. Tout est entièrement gratuit pour le public. Montauger ont des animations spécifiques pour les jeunes le mercredi après-midi, et interviennent également auprès de publics spécialisés.

Quant à Chamarande, il ne s’y passe plus grand-chose en matière d’environnement. Lorsque j’y travaillais, on faisait la faune, la flore et la pédologie. Mais au sein du département, il y a 3 domaines : Montauger, Chamarande et Méréville, et les élus ont souhaité avoir une thématique unique sur chaque domaine : Montauger a l’environnement, Chamarande la culture et l’art contemporain et Méréville le patrimoine. J’ai actuellement très peu de liens avec le domaine de Chamarande vu qu’il n’y a plus d’animateurs nature.

Nous réalisons aussi de petites formations ponctuelles sur une journée, sur la faune et la flore. Et on se colle aux dates des évènements nationaux et internationaux telles que la journée des forêts ou la journée des zones humides. Mais on organise également nos propres évènements, tels que les Mille et Unes Lumières pendant le solstice d’été à Montauger, durant lequel on illumine tout le parc et on propose des animations nature.

Auriez-vous un exemple de projet mené avec le Graine ?

Nous avons très peu travaillé avec le Graine IdF, nous n’avons pas trop de liens, mise à part il y a quelques années lorsque nous avions reçu votre Assemblée Générale à Chamarande.  

Que souhaitez-vous pour le réseau du Graine IdF en 2035 ?

Personnellement, je souhaiterais que le Graine nous fasse connaître au niveau régional. Car quand on fait des animations nature, on a toujours le même public. C’est très bien car ça fidélise, et ça permet d’avoir de très bons échanges, mais j’estime que toutes les personnes qui viennent aux animations sont déjà sensibilisées. J’aimerais donc ouvrir nos animations à d’autres que notre réseau, pour se faire connaître ailleurs et avoir d’autres publics à sensibiliser. C’est ma propre volonté, je ne sais pas si c’est celle de mes dirigeants, car vous travaillez au niveau régional et nous au niveau départemental et leur rôle est de promouvoir la politique environnementale aux essonniens. Il faudrait leur en parler.

Vous pouvez retrouver le site internet du Conseil départemental juste ici : https://www.essonne.fr/