Interview structure adhérente : Matthieu Grassi, Association La Case

Matthieu Grassi

Association La Case

Aujourd’hui, nous vous présentons un adhérent structure du Graine Île-de-France : L’association La Case ! Matthieu Grassi, directeur de l’association, a accepté de réaliser une interview pour se présenter :

Pouvez-vous s’il vous plaît me décrire votre structure ?

La Case est une association créée en 1989 par des enseignants. Elle a fêté ses 35 ans cette année. Son coeur d’action est l’éducation populaire, qui se décline en trois types d’ « éducation à » : l’éducation au développement durable (EEDD), l’éducation à la citoyenneté et à la citoyenneté internationale (ECCI) et l’éducation aux médias et à l’information (EMI), qui est une nouveauté. Notre devise est d’informer et d’éduquer pour construire un monde solidaire. Nos missions sont divisées en plusieurs axes : mobilisation, animation et formation.

L’axe mobilisation est celui dans lequel La Case développe ses propres projets. Cette année nous nous inscrivons dans une dizaine de projets dont « Rallye-toi aux solidarités », les ODD à l’école et « Objectif monde » dont le public est principalement issu de quartiers prioritaires. Dans nos projets nous travaillons également sur la biodiversité et la nature urbaine. Nous avons entre autres réalisé un livret pédagogique pour la ville de Villiers-le-Bel accompagné d’un parcours biodiversité, et nous menons une programmation de balades tous les mois. Nous construisons aussi des projets ODD hors temps scolaires, avec des groupes de tous genre, des gens de la mission locale et d’autres associations du territoire. Nous portons également un projet d’égalité tout au long de l’année, et notamment sur l’égalité de genre avec l’organisation d’une semaine sur l’égalité, pour laquelle nous avons développé une communication sur les réseaux sociaux et sur notre site internet (podcast, cinés débat, vidéos interviews), et le projet « Sors de ta case » qui porte sur les discriminations et l’égalité de genre. Nous proposons par ailleurs un projet « Ecolo colo » dans lequel nous menons deux camps nature (ou accueil de loisirs nature) à Villiers-le-Bel ainsi qu’à Sarcelles avec une autre association adhérente du Graine, Inven’Terre, avec qui on travaille beaucoup. Nous avons également engagé un nouveau projet sur l’EMI qui consiste en l’accompagnement de groupes du réseau NUMIX. Nous travaillons en effet beaucoup sur l’agglomération Roissy Pays de France, qui s’étend sur deux départements (95 et 77) et possède une partie très rurale ainsi qu’une partie très urbaine. Un incubateur numérique vient de sortir de terre à Sarcelles, et La Case fait partie de la partie sociale de l’incubateur, en intervenant sur la partie sensibilisation des habitants au numérique et à l’information. Le dernier projet en date de la Case est le Festival des Solidarités dont elle est le coordinateur régional pour le CRID. Celui-ci porte le festival au niveau national et international, tandis que La Case coordonne le projet au niveau régional, pour une trentaine de collectif de l’ECSI. Tous ces projets « toute pièce » sont subventionnés publiquement, La Case étant engagée dans une stratégie de partenariats publics au vu des actions d’intérêt commun que nous réalisons en lieu et place de l’État.

Sur le volet Animations, nous réalisons des prestations auprès d’entreprises et de collectivités, qui peuvent nous appeler pour de l’animation de stands ou des interventions diverses et variées, que nous réalisons sur mesure, sans catalogue, pour répondre à la demande du partenaire, dans le cadre logique des 17 ODD. Au vu des « éducations à » qu’on mène, on peut parler de pauvreté, de commerce équitable, de biodiversité, de droit des enfants, d’accès à l’éducation, etc. Nous avons donc une palette large de thématiques d’intervention. Concernant nos actions d’accompagnement et de formation, nous proposons des accompagnements sur plusieurs thématiques : création de jardins partagés, créations d’associations afin que les citoyens puissent devenir autonomes, accompagnement de porteurs de projet de solidarité internationale. Nous réalisons aussi de l’accompagnement autour des voyages solidaires FONJEP, dont La Case est une association marraine. Plusieurs dispositifs FONJEP permettent en effet de financer des voyages solidaires pour des jeunes, durant lesquels ils réalisent des actions de solidarité internationale telles que de l’animation, de la construction et des missions environnementales. Toutefois, pour pouvoir s’inscrire, leur dossier doit passer par une association marraine telle que La Case, qui les accompagne alors sur la construction de leur dossier, et réalisent leur formation au départ qui est une obligation pour eux.

Quelles actions EEDD menez-vous ?

En termes d’EEDD, une grande partie de notre travail prend la forme de prestations. Des collectivités nous appellent pour que nous animions des stands un peu partout, tout au long de l’année. Avant que je n’arrive à La Case, les thématiques phares de l’EEDD au sein de l’association étaient l’eau et les déchets. Nous étions les seuls à les traiter, nous avons donc formé les équipes d’animation du syndicat de gestion local pour leur permettre d’être ensuite autonomes.

Nous travaillons aujourd’hui sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) dans le cadre de projets scolaires.

Nous avons accompagné la mise en place de 2 ATE sur Villiers-le-Bel et la Ville d’Ecouen, en accompagnant la classe dans la mise en place de l’action. Malheureusement, cette année nous avons perdu cela suite au passage des procédures de financement par la trousse à projets, qui n’a pas permis à nos scolaires d’obtenir de financement. Nous travaillons d’ailleurs au niveau national, au sein du CFEEDD, sur le sujet.

Sur le sujet de l’eau, nous avons également servi de relais classe d’eau pour l’Agence de l’eau. Le principe est que l’Agence de l’eau finance La Case pour qu’elle constitue avec les enseignants et fasse passer des dossiers à l’Agence de l’eau, et ensuite distribue les subventions allouées aux classes pour travailler pendant une semaine sur l’eau.

Enfin, nous organisons depuis 15 ans le rallye des solidarités. Dans ce cadre, nous formons des groupes, par le passé sur la thématique du développement durable, aujourd’hui sur les ODD, hors temps scolaire mais aussi scolaire, du CP jusqu’à des étudiants du supérieur, sur la ville de Villiers-le-Bel. Cette année 14 groupes ont été formés aux ODD, puis ils ont choisi une thématique (eau, déchets, biodiversité, ODD en général), l’ont approfondi pendant deux séances avec l’association, et ont travaillé dessus avec leurs enseignants tout au long de l’année. Enfin, à la fin de l’année, nous les avons formé à l’animation et à la création d’un stand et d’un outil pédagogique dans le but qu’ils puissent retransmettre à d’autres les connaissances qu’ils ont pu acquérir tout au long de l’année. Et finalement, pendant 3 jours, ils ont présenté leur stand : deux jours à un public scolaire de Villiers-le-Bel, et 1 jour au grand public (parents et habitants). Cette année, plus de 200 animateurs répartis sur 14 stands étaient présents, pour un public d’environ 300 personnes par jour lors des journées scolaires. Nous créons aussi un village ODD où nous invitons des structures locales, du territoire, qui travaillent sur l’EEDD. Cette année 18 structures étaient présentes lors des journées, dont des services de la ville qui travaillent sur une base vélo  et apprennent aux jeunes comment faire une vélo en sécurité et comment réparer leur vélo. Nous accueillons également des acteurs du Graine comme Inven’Terre, qui est à Sarcelles. La journée se termine avec un concert de deux heures, réalisé par une sélection d’artistes rattachés à une maison de disques partenaire, qui viennent gratuitement faire un concert chaque année. C’est un projet phare de La Case, avec un gros impact, c’est pourquoi l’association Action et Education nous a aidé à écrire toute une méthode pédagogique sur ce projet, qui a pris la forme d’un livre pédagogique pour que le Rallye des Solidarités puisse être essaimé sur le territoire.

Auriez-vous un exemple de projet mené avec le Graine ?

Depuis notre adhésion au Graine IdF en 2008 où nous avions eu l’occasion de mener un atelier pour le Graine, nous n’avons mené jusqu’à cette année aucune action avec le Graine. Ayant été administrateur du Graine Occitanie, lorsque je suis arrivé à la tête de La Case, je me suis tout de suite rapproché du Graine IdF, j’ai été me former et ai envoyé se former mes employés dans les formations du Graine IdF, et je suis entré à son Conseil d’Administration en 2022. Cette année, nous avons postulé sur le marché public porté et obtenu par le Graine IdF, afin d’animer des interventions dans les lycées Ecoresponsables d’Île-de-France.

Que souhaitez-vous pour le réseau du Graine IdF en 2035 ?

Je souhaite un vrai développement du Graine IdF car l’EEDD est un sujet important, et l’Île-de-France, malgré ce qu’on en dit, a un vrai besoin d’EEDD, car malgré ses 12 millions d’habitants, très peu de structures existent sur le territoires par rapport au nombre de gens et de partenaires qu’il peut y avoir. Mais les gens ne veulent pas travailler sur ces sujets en IdF. Le Graine IdF a vraiment sa place pour faire du plaidoyer pour l’EEDD dans la région, et débloquer des financements pour les structures.

Vous pouvez retrouver le site internet de l’association juste ici : http://www.lacase.org/