Anne Didier-Pétremant
De mon assiette à notre planète
Aujourd’hui, nous vous présentons un adhérent structure du Graine Île-de-France : De mon assiette à notre planète ! Anne Didier-Pétremant, fondatrice et directrice de la structure, a accepté de réaliser une interview pour se présenter :
Pouvez-vous s’il vous plaît me décrire votre structure ?
J’ai créé l’association De mon assiette à notre planète il y a 20 ans. L’idée de départ était de faire le lien entre notre alimentation et plus largement l’environnement, puisque dans le nom de l’association il y a « MON assiette » et « NOTRE planète ». Mon ambition était également de rendre les élèves acteurs de leur alimentation. Aujourd’hui, j’interviens dans le champ de l’éducation à l’alimentation durable et au goût, de la crèche à la maison de retraite, auprès de tous publics donc, et de trois manières différentes. Tout d’abord, par le biais d’une activité de conseil, que j’exerce essentiellement auprès de la restauration collective. Secondement par une activité de formation. Je suis formatrice, notamment pour le CNFPT, sur les sujets du gaspillage alimentaire et de l’éducation au goût, qui sont des leviers pour accélérer la transition alimentaire nécessaire pour répondre aux défis du changement climatique. Enfin, ma troisième activité consiste en des interventions, surtout en milieu scolaire, au travers de projets de réduction du gaspillage alimentaire, d’économie circulaire et d’éducation au goût. Par ailleurs, j’interviens également auprès du grand public, lors d’évènements autour de la transition écologique et de l’alimentation durable.
J’ai également été co-fondatrice, en 2016, d’Excellents Excédents, une entreprise sociale qui redistribue les excédents de la restauration collective à des associations de solidarité. J’ai ainsi commencé à travailler sur les sujets de la précarité alimentaire, d’accès à l’alimentation, de justice alimentaire et de pouvoir d’agir des personnes en situation de précarité. J’anime des ateliers de cuisine, d’échanges de pratiques et de savoirs avec des personnes en situations de vulnérabilités économiques et sociales.
Le sens de mon engagement est d’accompagner les personnes vers une transition alimentaire pour une alimentation favorable à la santé, plus respectueuse des hommes et des femmes qui la produisent, plus respectueuse de l’environnement et accessible au plus grand nombre. C’est vraiment stimulant et engageant dans le contexte actuel.
Quelles actions EEDD menez-vous ?
L’éducation à l’alimentation durable et au goût est liée à l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD). Dans un projet d’éducation à l’alimentation on aborde inévitablement les questions de santé des sols, les impacts des pratiques alimentaires sur la biodiversité, l’eau, l’air, le climat. Le gaspillage alimentaire est d’ailleurs le reflet d’une moindre valeur accordée aux aliments et à l’alimentation en partie parce que le mangeur s’est distancié de la terre et de la nature, du vivant au sens large. « One health », une seule santé des hommes, des animaux et de l’environnement !
Auriez-vous un exemple de projet mené avec le Graine ?
Je suis intervenue dans le cadre d’un projet de lutte contre le gaspillage alimentaire que le Graine à mené pour EST ENSEMBLE, en Seine-Saint-Denis. C’était un projet coordonné par Clément Charleux, alors animateur réseau du Graine, dans lequel intervenaient également deux autres structures du Graine Île-de-France, PikPik et Planète Sciences. Il avait pour objectif d’accompagner les équipes pédagogiques et de restauration d’établissements scolaires à réaliser un diagnostic du gaspillage à la cantine puis à mener des actions correctives. J’avais insufflé une approche d’éducation au goût dans ce projet, car l’éducation au goût est un levier incontournable des projets de lutte contre les pertes et gaspillages. Et ça marche ! Par exemple, des ateliers de découverte, avec les 5 sens, de la betterave, laquelle avait été fortement gaspillée par les convives, ont permis de réduire de 50% le taux de gaspillage de cette entrée, d’augmenter le taux de prise de 30% et, surtout, de permettre aux élèves éco-délégués engagés dans le projet de se régaler et de devenir de véritables ambassadeurs de ce légume souvent mal aimé en restauration collective.
Que souhaitez-vous pour le réseau du Graine IdF en 2035 ?
Je rêve d’un plus large engagement des institutions dans l’éducation à l’environnement et au développement durable car les besoins sont immenses, il faut « embarquer » largement tous les publics, et pour se faire, renforcer la sensibilisation, la formation et le pouvoir d’agir des personnes. Je pense également qu’il y a matière à développer tout d’abord l’interconnaissance puis, sûrement, dans un second temps, les projets coopératifs entre les acteurs de l’EEDD et les acteurs de l’éducation au goût et à l’alimentation durable, notamment dans le cadre de projets de santé environnement. A l’ANEG, l’Association Nationale pour l’Education au Goût dont je suis administratrice, de nombreuses structures articulent éducation au goût à l’alimentation durable et éducation à l’environnement.
Vous pouvez retrouver le site internet de la structure juste ici : https://www.assiette-planete.fr/actus/